Gachis coulé
Le béton, un mot à laisser tomber. Pourtant non, il est là, me collant à la peau, pour de bon : de la cave au plafond, pas de trève pour le béton, pas de rêve pour le maçon. C'est le calvaire des métèques, la galère des mecs qui se claquent sans compter, corps oubliés à l'avenir hypothéqué. Je vends ma vie pour la chimère d'un crédit. Prisonnier de mes créanciers.
Et pendant ce temps le béton s'immisce partout, sournois ; je ne résiste pas. Etouffé comme la terre asphaltée. Le béton a coulé en moi son froid, figé mes joies, sonné mon glas. Tout ca pour quoi ? Pour glacer les vies dans l'humeur grise. Bonsoir.